Abidjan – Le 22 juin 2025, sur le plateau de France 24, Patrick Achi, président du 2ᵉ congrès ordinaire du RHDP, s’est prêté à un exercice de clarification politique. À quatre mois du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, l’ancien Premier ministre a abordé les sujets brûlants : une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara, l’exclusion de figures majeures de l’opposition, et la place des jeunes au sein du parti au pouvoir.
Sur la candidature du chef de l’État, Achi n’a rien révélé de décisif, mais a laissé entendre que l’annonce officielle interviendrait « dans quelques jours ». « Le Président nous le réserve. Donc on attend tous avec impatience », a-t-il déclaré, confirmant ainsi que la décision finale appartient encore au principal concerné, bien que les 7 600 congressistes réunis à Abidjan aient déjà proposé sa désignation.
À ceux qui dénoncent un quatrième mandat contraire à l’esprit de l’alternance, Patrick Achi oppose la légitimité démocratique et les résultats économiques. « L’alternance ne se décrète pas », martèle-t-il. Selon lui, la croissance économique supérieure à 8 %, la stabilité macroéconomique et l’adhésion populaire du RHDP justifieraient cette continuité. « Il y a des pays où les dirigeants sont reconduits à la faveur de leur bonne gestion. Pourquoi pas en Côte d’Ivoire ? »
Interrogé sur l’absence de consensus autour d’un passage de témoin générationnel, l’ancien chef du gouvernement reconnaît la nécessité de préparer la relève, mais rejette les quotas d’âge. « Il y a des jeunes vieux et des vieux jeunes », plaisante-t-il, avant de rappeler que la Constitution n’impose ni limite d’âge ni interdiction d’expérience.
Sur les exclusions électorales de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ou encore Tidjane Thiam, Achi rappelle l’autorité judiciaire. « On a un État de droit ou on n’en a pas », affirme-t-il, précisant que l’Exécutif n’a pas vocation à commenter les décisions de justice.
Quant à la confiance des jeunes dans le processus démocratique, Achi assure que le RHDP est à l’écoute, avec des discussions internes en cours. « La volonté des populations s’est exprimée. Il faut la respecter », conclut-il.
Siondenin Yacouba Soro
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