Namogo Sihifowa Yeo a été expulsé du Gabon pour son pays, la Côte d’Ivoire, le 16 septembre, après quatre années d’incarcération au Gabon. Jugé le 14 août dernier, l’informaticien qui travaillait pour Jean Ping arrêté le 31 août 2016 avait écopé de 5 ans de prison, 2 millions de francs CFA d’amende et 10 ans d’interdiction de séjour au Gabon.
La lumière au bout du tunnel. Namogo Sihifowa Yeo jeune informaticien ivoirien appréhendé le en septembre 2016 au quartier général de l’opposant Jean Ping pendant les élections présidentielles gabonaises de 2016, a été condamné en août dernier à 5 ans de prison dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Libreville. Détenu depuis 4 ans dans les geôles de Sans-Famille, la prison centrale de la capitale, il a été libéré le 13 septembre et expulsé du Gabon le 16 décembre.
Intrigues Ce fut l’une des intrigues de la présidentielle gabonaise. La Côte d’Ivoire a-t-elle cherché à s’immiscer dans le processus électoral gabonais au profit de Jean Ping ? Les accusations d’ingérence ivoirienne ont été lancées par le camp Bongo accusant Abidjan notamment l’ex conseiller du Président ivoirien, Mamadi Diané, d’avoir aidé son rival Jean Ping à préparer un plan secret pour déstabiliser le Gabon, lors de la présidentielle qui s’est tenue le 27 août 2016. Et Namogo Sihifowa Yeo interpellés a payé l’addition. Diffusion de fausses informations et de pièces falsifiées, transmission sans autorisation de signaux à l’aide d’installation de télécommunications frauduleuses etc. Tels étaient les nombreux chefs d’accusation retenus contre celui qui était un parfait inconnu jusqu’à cette date. Si le camp Ping justifiait le recrutement de l’expert ivoirien dans le but de compiler et centraliser les résultats des bureaux de vote, le parti au pouvoir ne l’entendait pas de cette oreille. Accusant le « hacker » d’alimenter les réseaux sociaux de faux procès-verbaux et de falsifier les résultats du scrutin. Sihifowa Yéo est donc arrêté par les forces de l’ordre. Et placé en garde à vue une dizaine de jours. Dans un contexte marqué par de violents affrontements alors que l’opposition contestait les résultats des votes et dénonçait des irrégularités. Selon ses proches, Sihifowa sera contraint de passer aux aveux pour incriminer son ex-employeur. Commence la descente aux enfers. Des appartements du quartier général de l’opposition sis aux Charbonnages, il se retrouve à la prison centrale. Au-delà des délais de la détention préventive. Sans jugement. Loin de sa famille et sans aucun soutien. Sa détention jette un froid dans les relations entre Abidjan et Libreville et Abidjan, déjà soupçonné de soutenir jean Ping, évite de réclamer sa libération officiellement.
Ange stéphanie Djangoné