Écartelé entre partisans et adversaires de la rupture définitive au sein de la famille houphouëtiste, Patrick Achi tente de sauver les meubles. S’il doit tout au PDCI, il doit également beaucoup à Alassane Ouattara. En attendant 2020, il tente un rapprochement.
Ils sont de cœur avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de raison avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il s’agit d’une centaine de cadres du PDCI à la croisée des chemins et qui sont face à un choix cornélien. Sous la houlette de Patrick Jérôme Achi, ils pensent pouvoir rapprocher les lignes et trouver des compromis.
Ultime chance ? Le divorce entre le RHDP et le PDCI ne se fera pas sans conséquences. Entrainer avec lui une centaine (116) de cadres du PDCI à signer une motion « de non rupture » est la première étape d’une série d’actions que Patrick Achi compte mener afin de rapprocher les leaders des houphouëtistes que sont Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. La tâche ne s’annonce pas aisée. Même si, officiellement, les deux présidents se disent ouverts au dialogue, il n’empêche que chacun campe sur sa position. Cette démarche pourrait être mort-née d’ailleurs, si l’on en croit Henri Konan Bédié, qui déclarait le 26 novembre « attendre la réponse de Ouattara », à qui il a fait trois propositions, sans en dire plus. Mais Patrick Achi veut y croire et est prêt à se donner les moyens pour y arriver. « Ce n’était pas évident de rallier plus de 100 personnes à cette cause. Patrick Achi compte bien jouer à fond cette ultime médiation », confie l’un de ces proches. « Ils (Ouattara et Bédié) ont su aplanir leurs divergences une première fois. Il n’y a pas de raison pour que cela n’arrive pas une seconde fois », poursuit ce dernier. Mais, tant au RDHP qu’au PDCI, chaque direction semble avoir tourné la page de la période de l’idylle. Le PDCI prépare activement les assises d’une plateforme de partis qu’il conduira et le RHDP prépare de son côté un congrès pour fin décembre, début janvier. Patrick Achi et ses camarades auront-ils le temps et les arguments pour convaincre les deux camps de ne pas franchir le point de non-retour ? Difficile à dire, car chacun pense avoir pris une bonne longueur d’avance sur l’autre et que le contexte politique, marqué par l’absence d’une véritable opposition, s’y prête peu.
Ouakaltio OUATTARA