Sa nomination au poste de porte-parole du RDR n’a pas surpris grand monde. Fin débatteur, Mamadou Touré a su au fil du temps se positionner comme incontournable quand il s’agit de parcourir les plateaux de télévision pour défendre la cause de son parti.
Fini le temps où celui qui est aujourd’hui Secrétaire d’État chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle parcourait les « Agoras » et « Parlements », parfois en simples sandales, pour défendre les idéaux de son parti, dans ces espaces autrefois hostiles au Rassemblement des républicains (RDR). Entre deux émissions télé et de nombreux meetings et conférences, Mamadou Touré s’imposera de plus en plus dans la hiérarchie de sa formation politique.
Éloquence Il est d’une ténacité inégalée et sa frêle silhouette ne passait jamais inaperçue lors des débats portant sur la crise post électorale, tant il faisait preuve d’assurance et d’éloquence. Des qualités qu’il tient certainement de sa formation. Ce diplômé en diplomatie du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS) de Paris, titulaire d’un Master en affaires internationales de l’École des Hautes études internationales (HEI) de Paris et d’un Executive Master en politiques et management du développement obtenu à Sciences Po Paris, se forge une personnalité au fil des ans et prend de nombreuses initiatives. Il bénéficie depuis 2010, à l’occasion de la campagne présidentielle, de la confiance du Président Alassane Ouattara et du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Supplantant les Présidents de la jeunesse de son parti, il se voit confier de plus en plus de responsabilités, tant au sein du RDR que dans l’administration Ouattara. Lorsqu’il est nommé Conseiller du Président de la République en charge de la Jeunesse et des sports, ses relations avec le ministre Alain Lobognon, qui occupe le fauteuil, sont tumultueuses et tendues. C’est que Mamadou Touré n’hésite pas à marcher sur les plates-bandes du ministre. Ancien membre du Comité exécutif de la jeunesse arabo-africaine, « l’idéaliste pragmatique », comme il se définit lui-même, 41 ans, devenu porte-parole du RDR le 19 novembre, se frotte les mains. À raison d’ailleurs, car il aura désormais la pleine légitimité et la légalité pour porter la parole de son parti partout où il sera invité. La tâche ne s’annonce pas aisée et il est conscient d’avoir ravi ce poste face à certains cadres qui s’y étaient préparés et de l’avoir chipé à d’autres, qui rêvaient de le conserver. Si ses laudateurs le présentent comme « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », il est pourtant vu par certains comme « un militant qui a pris l’ascenseur là où d’autres ont été obligés de passer par les escaliers ».
Malick SANGARÉ