Après la vague de revendications des militaires, les autorités en charge de la défense et de la sécurité ont du fil à retordre avec une série d’attaques de symboles de la police et de la gendarmerie, depuis le 15 juillet dernier et de nombreux cas d'évasion des prisons à travers le pays. Les attaques ont frappé la capitale économique, Abidjan (école de police de Cocody, commissariat à Yopogon), sa banlieue (Adzopé, Azaguié et la dernière en date, le samedi 2 septembre, Songon) et un peu plus loin Fresco (sud, 200 km d’Abidjan) et troublent le sommeil des sécurocrates. Malgré l’arrestation de certaines personnes, présumées liées à ces actes, leurs commanditaires et leurs exécutants les poursuivent. De sources proches de l’enquête ouverte par la brigade de recherche de la gendarmerie, ce commando, composé de militaires en fonction et de civils sur lequel aucun visage n’est encore porté officiellement, travaillerait pour une organisation dénommée Division nationale pour la défense du territoire (DNDT), soupçonnée de tentative de déstabilisation. Les arrestations, de même que les radiations des militaires que les premières enquêtes avaient permis d’interpeller, ne semblent pas pour autant la freiner. Le nouveau ministre en charge des questions de défense, Ahmed Bakayako, qui poursuit ses tournées dans les casernes militaires, s’efforce de lancer des messages apaisants, mais la grogne gagne les éléments de la gendarmerie et de la police, peu armés pour faire face à la puissance de feu des assaillants et qui déplorent à chaque attaque des blessés ou des pertes en vies humaines.
Ouakaltio OUATTARA