Ils se targuent d’être tous deux des interlocuteurs privilégiés de Laurent Gbagbo. Ouvertement, ou dans les réunions de stratégies, ils ne manquent pourtant aucune occasion de se tirer dessus.
Après avoir longtemps bataillé en vue d’obtenir un rendez-vous avec Laurent Gbagbo à Bruxelles, Pascal Affi N’Guessan rencontre ce dernier dans les premiers jours du mois de janvier 2020. Cette rencontre sera suivie, un mois après, par une autre. Dans sa tenue de Président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan, heureux d’avoir franchi ce pas, espère avoir tourné la page des « incompréhensions » avec Laurent Gbagbo et les autres cadres du FPI, avec lesquels il est en rupture. Dans la foulée, Assoa Adou, à qui Laurent Gbagbo a confié la gestion quotidienne de son parti au détriment de la numéro 2 Simone Gbagbo, multiplie les rencontres avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), avec lequel il conclut un accord ferme, réduisant ainsi la marge de manœuvre d’un Affi N’Guessan qui rêve de porter les couleur d’un FPI rassemblé à la prochaine présidentielle.
Conflit de personnes ? En dehors des questions concernant leur parti, les deux « camarades » ne sont pas amis. Assoa Adou estime qu’Affi est un homme de « compromission » et travaille depuis belle lurette à ce que ce dernier abandonne la tête du FPI. De son côté, Affi N’Guessan dénonce son manque de courage pour l’affronter directement. Malgré la mise sur pied d’une équipe conjointe afin de réconcilier les deux bords du FPI avant l’élection présidentielle, les « choses n’ont pas avancé », lance sous cape un militant du parti. D’ailleurs, Assoa Adou n’a pas hésité à signer un accord avec le PDCI dans le dos d’Affi N’Guessan. Une manière de montrer au Président en exercice du FPI qu’il n’a pas les manettes du parti en main et que « sur ordre direct de Laurent Gbagbo » des initiatives peuvent être prises. Accusant le coup, Affi N’Guessan, qui y voit une manœuvre dilatoire, attend la reprise « du dialogue direct » entre lui et Laurent Gbagbo, dont la situation vient d’être améliorée avec l’assouplissement des conditions de sa liberté conditionnelle. « Assoa Adou est plus proche de Laurent Gbagbo que Pascal Affi N’Guessan. Il est un ami de longue date et un fidèle des fidèles », lance l’un de ses soutiens, qui ne croit pas que « Pascal Affi N’Guessan soit un souci pour Gbagbo. Il devra se rallier quand Gbagbo lui donnera les instructions ». Une position qui pourrait en irriter plus d’un autour d’Affi N’Guessan, qui se positionne comme le candidat naturel du FPI après Laurent Gbagbo.
Ange-Stéphanie DJANGONE
JDF TV
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