Après plusieurs séminaires les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) s’appellent désormais Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI). Un changement opéré en douceur, deux semaines après la promulgation de la constitution de la 3è République. D’autres nouveautés de taille sont attendues.
Si des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) n’étaient pas à l’aise avec l’appellation Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), les nouveaux soldats issus des rangs de la rébellion et les nouvelles recrues, eux, ne se reconnaissaient pas non plus dans les FDS. D’où le choix d’un nom plus consensuel, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI).
Changement de commandement
Mais au-delà des questions de forme, l’armée poursuit sa refonte. Si de façon exceptionnelle, le chef d’État-major général (CEMAG) des FACI, le général de division Soumaïla Bakayoko, continue d’exercer sa fonction, il pourrait céder son bâton de commandement au chef d’État-major particulier du président de la République, Vagondo Diomandé, promu au grade de général de division. Resté longtemps dans l’ombre, le général Diomandé qui selon des indiscrétions n’est pas en parfaite intelligence avec les hauts gradés de l’ex-rébellion, devrait malgré tout poursuivre la réforme de l’armée. Les chantiers s’annoncent difficiles car certains officiers supérieurs, issus de des Forces nouvelles, semblent ne pas avoir encore digéré le refus du nouveau promu de les rejoindre dans leur fief de Bouaké en 2003, au plus fort de la crise. À en croire certaines sources militaires, les hauts gradés attendraient impatiemment une autre promotion, cette fois au poste de général, afin de pouvoir prétendre à de nouveaux postes. Au niveau de la Gendarmerie nationale, le général de corps Gervais Kouassi, devrait également faire valoir ses droits à la retraite en fin décembre. Deux autres officiers supérieurs se bousculent au portillon. Il s’agit des généraux de brigade Nicolas Kouakou, actuellement à la tête de la Gendarmerie mobile, et de Vako Bamba, patron de la Gendarmerie territoriale, tous deux logés au commandement supérieur au Plateau.
Attention aux démobilisés
Si leur récent mouvement d’hu- meur a pu être maitrisé, les ex-soldats démobilisés restent toujours actifs depuis leur retranchement dans les ex-zones qu’ils occupaient, notamment au Centre, au Nord et à l’Ouest. Faute d’une oreille attentive à leur insertion dans l’armée, ils pourraient débrayer à tout moment, ou encore être utilisés par des « aventuriers. » Une chose est certaine, tant que les démobilisés ne seront pas pris en compte, ils resteront toujours une menace pour la tranquillité du pays, surtout quand bon nombre d’entre eux envient le standing de leurs ex-commandants installés dans plusieurs grandes villes ivoiriennes.
Ouakaltio OUATTARA