Dans l’ombre de son ainé Aboudrahamane Sangaré, dans le FPI, Issiaka Sangaré a gravi les échelons au sein de ce parti avant de se désolidariser de ce dernier à l’éclatement de la crise interne. Il est désormais celui qui porte la parole d’Affi N’Guessan.
Des relations avec Aboudrahamane Sangaré, il n’a gardé que les liens de famille. Frère cadet du défunt gardien du temple du Front populaire ivoirien (FPI), Issiaka Sangaré, longtemps resté dans l’ombre de son ainé, en a profité pour gravir les échelons au sein du principal parti de gauche ivoirien. « Mes rapports avec mon grand frère sont de bons rapports. Je l’ai rencontré après son arrestation, lors de la récente marche qu’il a organisée pour protester contre le référendum constitutionnel. Nous avons échangé pendant au moins une heure. Nos rapports restent des rapports fraternels », confiait-il en 2016. Sauf que dans le débat au sein du FPI, l’ainé et le cadet ne regardaient pas dans la même direction.
Nouvelle ère On ne l’a pas vu venir. Juriste de formation et ancien adjoint du défunt maire de Cocody, Jean-Baptiste Gaumont Diagou, il perd les élections législatives, alors en concurrence avec Yasmina Ouégnin et Affoussiata Bamba-Lamine. Sa bonne connaissance de la commune de Cocody ne lui a pas été d’une grande utilité. Son rapprochement avec Pascal Affi N’Guessan se fait véritablement en 2010, lorsqu’il intègre l’équipe de campagne que ce dernier dirige lors de l’élection présidentielle. Les deux hommes ne sont plus quittés depuis lors, partageant presque les mêmes idées au sein du FPI. En nommant cet ancien Directeur des ressources humaines de la Petroci au poste de Secrétaire général, Pascal Affi N’Guessan, en plus d’une opération géopolitique, veut créer « son gardien du temple », ironise un cadre de la tendance rivale du FPI. La tâche ne s’annonce pas aisé pour Issiaka Sangaré. Il arrive dans un contexte de crise aigüe et hérite des patates chaudes que lui a renfilées son prédécesseur, Agnès Monnet, sans passation des charges. Nouveau au sein du secrétariat général du FPI, il est un habitué des intrigues de ce parti, dans lequel il a milité dès 1990.
Cheville ouvrière Ce poste stratégique fait de lui une cheville ouvrière de la branche Affi N’Guessan. Connu pour être d’un tempérament froid, mais méticuleux et rigoureux, il compte bien laisser son empreinte à ce poste. Pourvu qu’il résiste à « la Fronde », qui s’est lancée dans une campagne de débauchage de cadres proches d’Affi N’Guessan. Après avoir dirigé la fédération FPI Cocodynord, « ce guerrier », comme le surnomment certains de ses intimes, aura-t-il les épaules assez solides pour résister au changement ?
Ouakaltio OUATTARA