Mécontente, une partie des délégués et coordonnateurs de LIDER, le parti de Mamadou Koulibaly, a décidé de passer à l’offensive. Le rendez-vous manqué de novembre dernier a accéléré le mouvement.
Après deux mandats de trois ans à la tête de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), fondé en juillet 2011, Mamadou Koulibaly, qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat, a ouvert la porte à une guerre interne de succession. Même s’il a annoncé qu’il serait candidat à la présidentielle de 2020, l’enjeu de la présidence du parti est énorme. Alors que Nathalie Yamb, Présidente du comité l’organisation du troisième congrès, annonce la date du 24 mars, un groupe de délégués et coordonnateurs, avec à sa tête Michel Samba, a annoncé le 12 février vouloir le tenir le 17 mars.
Suspicions Dans le viseur de ces coordonnateurs, Mme Yamb, bras droit du Président du parti, Mamadou Koulibaly, accusée de soutenir la candidate Monique Gbékia (Déléguée générale). Les frondeurs penchent plutôt pour le candidat Lacina Karamako (ex Délégué National à l’implantation) et accusent le comité d’organisation de ne pas jouer franc jeu. « Des convocations sélectives ont été adressées à certains Coordonnateurs territoriaux et locaux », relève Michel Samba, qui annonce dans la foulée l’échec des pourparlers entre les deux candidats en vue d’une réconciliation interne. Selon un cadre proche de lui, « Mamadou Koulibaly est partie prenante dans la crise actuelle à LIDER, en soutenant l’un des candidats. Cela fausse le jeu démocratique interne.». Faux, répondent certains proches de Mamadou Koulibaly, qui voient plutôt un manque de sérénité dans le camp de ses opposants.
Implosion ? « Nous n’en sommes pas encore là », estiment des proches de Nathalie Yamb, qui assurent que les préparatifs du congrès vont bon train, sans toutefois donner de détails. Mais, pour la nouvelle « branche », pas question de faire machine arrière. Mieux, elle appelle « les militantes et les militants de Lider à rester à l’écoute du comité d’organisation, qui, dans les jours à venir, donnera tous les détails relatifs à ce congrès », qu’ils comptent organiser parallèlement. Une situation de crise ouverte qui pourrait, comme au FPI, au PIT et au MFA, conduire LIDER dans la spirale des partis à deux têtes. « Ce serait bien dommage pour Mamadou Koulibaly, qui se présente comme une alternative crédible dans la sphère politique », commente un observateur.
Ouakaltio OUATTA RA