Le débat devrait changer au lendemain du 31 octobre. Le top départ a été donné avec les chiffres du nombre de personnes ayant retirés leurs cartes d’électeurs rendus public par la CEI. Aussitôt publiés, aussitôt remis en cause par l’opposition, annonçant ainsi de futures batailles.
En octobre 2015, la Commission électorale indépendante (CEI) annonçait un taux de participation de 52%. Mais la frange du Front populaire ivoirien (FPI) qui avait appelé à boycotter l’élection parlait plutôt d’un taux de participation de moins de 25%. En dehors de l’élection présidentielle de 2010, qui avait enregistré 83% de taux de participation, les chiffres des autres élections (législatives, municipales et régionales) ont toujours été sujets à débat entre ceux qui participent au scrutin et ceux qui s’en abstiennent ou appellent au boycott.
Décompte Pour l’opposition, il est clair que le résultat de l’élection du 31 octobre sera rejeté. Il l’est même d’avance. « Nous n’allons pas reconnaître les résultats de l’élection présidentielle du 31 octobre. Pour nous, il n’y aura pas d’élection », selon Pascal Affi N’Guessan, porte-parole de l’opposition. Premier ballon d’essai, les chiffres de la CEI. Alors qu’elle annonce un taux de 41% de retrait des cartes d’électeurs, l’opposition n’a pas tardé à remettre ce chiffre en cause. Elle a ses propres chiffres et explique que son appel à la désobéissance civile ne pouvait pas permettre d’obtenir un tel score. Pour le RHDP, il n’y a point de doute : le taux de participation le jour du scrutin dépassera le chiffre de 50%. Selon les cadres de ce parti, la dernière révision de la liste électorale a connu un enregistrement record dans les zones favorables à ce parti. D’ailleurs, son Directeur exécutif, Adama Bictogo, explique que son parti revendique au moins trois quarts des nouveaux inscrits. Et la bataille se rejouera à partir du 1er novembre. L’autre combat se mènera autour de la reconnaissance du nouveau président élu. Comme en 2011 et en 2015, l’opposition mettra dans la balance l’illégitimité du futur Président de la République afin de faire peser cela dans les négociations qui devraient s’ouvrir dans le cadre de la crise post-électorale qui se profile à l’horizon. Si entre 2011 et 2015 il s’agissait d’une partie de l’opposition qui posait le problème, cette fois-ci les choses semblent plus complexes, avec toute l’opposition qui a su, au-delà des idéologies, faire bloc contre le Président Alassane Ouattara.
Yvann AFDAL