Les candidats qui iront défendre les listes du RHDP aux législatives sont connus depuis ce lundi 14 novembre. Des choix difficiles qui ne manquent pas de faire grincer des dents, tant au niveau de la base qu’au niveau des partis, ainsi que du côté des cadres à qui la confiance a été retirée.
137 pour le RDR, 102 pour le PDCI, 11 pour les autres membres de la coalition. Tel est la répartition des candidatures au sein du RHDP pour conquérir les 255 sièges du parlement.
Grogne
À peine rendue publique, la liste du RHDP suscite des mécontentements. Au sein du RDR, Kanigui Soro n’a pas hésité à déplorer le fait qu’il payait les frais de son rapprochement avec Guillaume Soro. Faux, selon Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR, qui explique que tous les choix ont été faits à partir des consultations des sections de base. Au niveau du PDCI-RDA, le secrétaire exécutif, Maurice Kacou Guikahué, a indiqué que Bertin Kouadio Konan (KKB) et Yas- mina Ouégnin, qui n’ont pas été choisis, devraient tirer les conséquences de leur désobéissance à certains mots d’ordre du parti. Mais dans les différentes bases (PDCI et RDR), la grogne monte. Jérémie N’Gouan, député sortant PDCI d’Aboisso, à qui l’on demande d’être suppléant du ministre Lambert Amon Tanoh, du RDR, ne compte pas se laisser faire. Bakary Coulibaly (RDR), Drissa Traoré (RDR), Kanigui Soro (RDR), Louis Abonoua (PDCI), Germain Ayaké (PDCI), entre autres, comptent bien se présenter en indépendants, même si le RHDP menace de ne pas les reconnaître en cas de victoire.
Coalition à l’épreuve
Au RHDP, l’UDPCI de Albert Mabri Toikeuse, le MFA de Anzoumane Moutayé et l’UPCI de Gnamien Konan ont exprimé leur désaccord face à la « gourmandise du PDCI et du RDR ». Gnamien Konan a indiqué, pour sa part, que son parti l’UPCI n’a nullement été associé à ce partage. Tout en restant dans l’alliance, il annonce une cinquantaine de candidats pour le compte de son parti. Moins bavard, le MFA a décidé de s’aligner sur ce choix, à son corps défendant. L’UDPCI, après avoir soulevé plusieurs griefs, a fini par s’aligner sur le partage des « grands » du RHDP. Au sein du Front refus, en dehors du camp d’Aboudrahamane Sangaré, tous les autres partis et leaders ont décidé de participer à ce scrutin. « Il faut être au parlement pour poursuivre le débat, car il ne peut se mener perpétuellement dans la rue. Et, c’est bien dom- mage que Sangaré refuse de le comprendre », nous a lancé un militant proche du Front du refus.
Ouakaltio OUATTARA