En dehors de la recomposition de l’assemblée nationale, l’enjeu principal de ces élections législatives reste le taux de participation.
Avec la présence de tous les partis politiques dans la course pour le renouvellement des fauteuils de l'Assemblée nationale, les observateurs politiques ivoiriens sortent déjà les calculettes. Entre le 6 mars au soir et le 10 mars, ces derniers auront les yeux figés sur le taux de participation.
Revenge absente de l’élection présidentielle d’octobre 2020, l’opposition rumine vengeance. Selon ces différents leaders, il s’agit d’obtenir la majorité à l’hémicycle afin de constituer un véritable contrepouvoir mais aussi de de refaire le morale dans son combat contre le RHDP. Pour y parvenir, les partis de l’opposition multiplient les appels en direction de leurs militants afin que ceux-ci se mobilisent le jour du scrutin. Le constat sur le terrain est que les partis de l’opposition, sans grands moyens n’ont pas véritablement mobilisé. Ils espèrent qu’avec l’appel lancé par Laurent Gbagbo le 2 mars les exhortant « à porter massivement leurs suffrages sur les candidats (EDS) dans les circonscriptions électorales où nous sommes soit seuls, soit en alliance avec le PDCI-RDA », la donne pourrait changer le jour du scrutin. Ce sera aussi la capacité de mobilisation d’une opposition en marge des scrutins électoraux depuis une décennie qui sera mise à rude épreuve. « Il faudra que les militants fassent face le deuil de la désobéissance civile et de tous les échecs de l’opposition pour empêcher le scrutin présidentiel. Il faut se mobiliser pour l’avenir » explique un cadre du PDCI.
Confirmation Pour sa part, le RHDP qui part avec deux avantages, celui d’avoir des candidats dans toutes les circonscriptions et celui d’être seul dans 55 autres, croit en ses chances de conserver la majorité parlementaire. « Nous tablons sur au moins 150 députés et espérons en avoir plus au décompte final » selon un cadre du parti au pouvoir. Ce dernier compte également sur de probable ralliement de députés indépendants pour renforcer la majorité du RHDP. Mais ce n’est pas gagné d’avance. Aux élections législatives de 2016, les indépendants avaient rasé 98 sièges. Avec les nouveaux enjeux et des indépendants qui viennent de toutes les sensibilités, les négociations pourraient être difficiles pour rallier certains. Dans un camp comme dans l’autre, l’on espère obtenir un taux de participation au-delà de 50 %. Ce qui serait un taux record depuis ces trente dernières années.
Yvan Afdal