Il a grandi sous l’aile de son aîné Laurent Dona Fologo. Ensemble, ils ont été de plusieurs combats, tant au PDCI qu’auprès de Laurent Gbagbo. Alors que son parrain a décidé de revenir dans la maison des Houphouëtistes, Gnonzié Ouattara a lui décidé de prendre désormais son destin en main.
Après avoir occupé la fonction de directeur de l’Information, puis celle de directeur central de la radio nationale. Gnonzié Ouattara est nommé, en mars 1993, directeur général de la RTI, un poste qu’il lorgnait depuis longtemps. Il y restera jusqu’en décembre 1999, quelques jours après la chute du président Henri Konan Bédié.
Filleul de Fologo
Originaire de Sinématiali, comme son parrain Laurent Dona Fologo, ce diplômé de l’Institut français de presse (IFP) et du Centre audiovisuel de l’Université de Montréal, se met très vite sous la coupe de Fologo, alors secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Une fidélité qui lui vaudra d’être nommé à la tête de la télévision ivoirienne, afin de mener à bien le combat politique pour le compte de son parti. Depuis, les deux hommes ne se sont plus quitté. À la chute du PDCI-RDA en 1999, les deux hommes partagent la disgrâce, jusqu’à ce que Fologo et Bédié entrent conflits et s’éloignent l’un de l’autre. Quand Fologo rejoint l’ex-président Laurent Gbagbo, Gnonzié, qui se définit comme un « leader charismatique et emblématique du grand nord, acquis au respect sans condition des lois que nous nous sommes dignement données », monte au créneau et se dresse contre la rébellion. Il prendra une part active dans la campagne présidentielle de 2010 auprès du président sortant. Nommé ministre de la Communication par Laurent Gbagbo durant la période de la crise post-électorale, il partira en exil après le 11 avril 2011, pour ne revenir qu’en 2014.
Fin de l’idylle
À 64 ans, Gnonzié est aujourd’hui le président du Rassemblement pour la paix et le progrès (RPP) créé par Dona Fologo. Mais,alors que ce dernier se bat pour mettre fin à ses malentendus avec Bédié et rejoindre la grande famille des Houphouëtistes, Gnonzié décide de le lâcher. L’élève ne suivra pas le maître. Mieux, il prend son envol. Notant la fragilité de l’opposition dispersée, Gonzié profite du débat autour de la nouvelle constitution pour appeler à l’union. Un appel qui sera entendu par 22 autres partis qui, avec le RPP, ont signé la Charte anti-constitution au mois de juillet der- nier. Il tente d’en être le leader, mais n’y parvient pas. Pour le moment. Car il se heurte à d’autres personnalités en quête d’espace pour s’exprimer. L’élève ne semble pas encore avoir l’habilité politique et les réflexes de son maître Fologo.
Ouakaltio Ouattara