Le rapprochement entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), qui avait suscité d’énormes espoirs au sein de leurs partisans respectifs, commence à montrer certaines failles. Lancée dans une reconquête du pouvoir en 2020, le PDCI veut aller très vite et connaitre les forces sur lesquelles il pourra compter. Même si la plateforme est présentée comme « non idéologique », en prélude à un regroupement autour d’une candidature en cas de second tour, EDS ne souhaite pas se mettre sous la « coupole » d’un quelconque parti. « Oui à une alliance autour de certaines valeurs, mais pas à n’importe quel prix. Or le PDCI se met dans une position de dominant. Il donne l’impression d’être le plus fort de cette alliance et impose presque son calendrier aux autres », confie sous cape un militant de la dissidence du Front populaire ivoirien (FPI), proche de EDS. Cela pourrait expliquer le fait qu’EDS ait refusé « poliment » de signer les textes de la plateforme de l’opposition. Mais, au niveau du PDCI, on tente de minimiser cette absence. « Le plus important n’est pas de signer. Nous partageons plusieurs valeurs et nous allons poursuivre ensemble des meetings et des conférences », explique-t-on. EDS devrait, selon certaines sources internes, proposer la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2020. Une donne qui pourrait quelque peu mettre le PDCI en difficulté.
Ange Stéphanie DJANGONE