Dans le style qui lui est familier, il a décidé d’ajouter sa voix à celles qui demandent la libération de certains prisonniers, en effectuant une marche de près de 200 kilomètres en 18 jours. Une initiative contrariée.
Son échec aux législatives de 2000 l’a amené à s’armer de courage pour mieux rebondir en novembre 2011dans la circonscription d’Adiaké, Assinie et Etuéboué, où il avait raflé la mise face au candidat du parti au pouvoir. Un fauteuil de député malheureusement perdu en novembre 2016, sans entacher sa volonté de rester dans le jeu politique et de se battre pour ses « idéaux et principes ».
Refus de la chaise vide C’est un homme sûr de lui, toujours prêt à défendre ses opinions. Quand en 2011 l’opposition refuse de participer au scrutin législatif, Gnangbo Kacou tente en vain de la convaincre. « C’était une erreur? Cela s’est ressenti dans les débats au Parlement », avait-il confié à JDA à la veille de la révision constitutionnelle en 2016. Opposé à cette révision, il avait été mis en minorité lors des débats parlementaires. « La politique de la chaise vide ne paye pas » ne cesse-t-il de répéter. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en avril 2015 il annoncera sa volonté de briguer la magistrature suprême à l’élection d’octobre, avec pour projet principal de « redynamiser le système industriel de la Côte d’Ivoire, en s’appuyant sur les jeunes, pour corriger le retard quant à la prise en compte de la jeunesse dans le développement du pays». Loin d’être un novice en politique, ce fiscaliste formé à l’université Paris 1 Panthéon - Sorbonne encourageait par là même les candidatures au sein de l’opposition. L’aventure se révèlera périlleuse pour l’enseignant en gestion et droit social, qui récolte à peine 1% des suffrages exprimés. Elégant et beau joueur, il fera partie des premiers à reconnaitre sa défaite, en appelant les Ivoiriens à apporter leur soutien « au Président élu, Alassane Ouattara, pour développer le pays ».
Causes difficiles Gnangbo Kacou, 55 ans, s’est toujours présenté comme un défenseur des « causes difficiles ». Mais sa dernière tentative sera contrariée. La « longue marche du pardon de 193 kilomètres, de Noé à Abidjan le 2 décembre», en vue « de demander pardon aux Ivoiriens en général et au Président de la République en particulier » afin d’obtenir « la libération des détenus politiques, le retour des exilés politiques et la suspension du procès à la Haye de l’ancien Président Laurent Gbagbo» a avorté. Interpellé brièvement par la police, puis libéré, il n’entend tout de même pas renoncer à cette marche, selon ses proches, soutenu en cela par certaines ONGs et mouvements politiques.
Malick SANGARÉ