Juillet 2011-juillet 2016. Voici cinq ans que Mamadou Koulibaly s’est désolidarisé du FPI, pour se construire une carrière politique. Et depuis, le fondateur de Liberté et démocratie pour la République (Lider) peine à trouver sa place dans le cercle des leaders politiques ivoiriens.
Mamadou Koulibaly, nous l’avons connu comme ça et nous le prenons comme ça ». Propos quelque peu embarrassés de Laurent Gbagbo, en mars 2010, suite à une sortie contre les ministres et autres cadres de son parti, de celui qui était alors le n°2 du Front populaire ivoirien (FPI). À ces derniers, Koulibaly reprochait d’avoir renoué avec les anciennes pratiques, et trahi les grands espoirs suscités par le « Refondation ».
Étoile pâlie
À 59 ans et à la tête d’un parti politique qui a soufflé ses cinq bougies en juillet, l’ex-président de l’Assemblée nationale (2001-2012) et ancien ministre des finances (2000), continue de chercher ses marques. Si l’homme a vu sa côte monter avec la Coalition nationale pour le changement (CNC), dont il est membre fondateur, il perdra de sa superbe par la suite. D’abord avec l’implosion de cette plateforme à la veille de la présidentielle de 2015, puis après son retrait de la course à la magistrature suprême, alors qu’il avait empoché les 100 millions de francs CFA alloués à chaque candidat en lice.
Économiste au franc-parler
Son passage au FPI n’a pas réussi à faire de lui un homme de gauche. Mamadou Koulibaly, s’est toujours considéré comme un libéral. Il l’a d’ailleurs rappelé lors de la création de son parti : « nous travaillons à promouvoir le libéralisme ». À cet universitaire et enseignant en économie, il est reproché de vouloir un libéralisme de « préférence nationale », dans une économie mondialisée. Momentanément à la tête du FPI après la crise post-électorale, Mamadou Koulibaly souhaitait changer le nom du parti fondé par Laurent Gbagbo, de même que son idéologie, et demander pardon aux Ivoiriens pour la gestion décriée des « Réfondateurs », afin de repartir sur de nouvelles bases. Non seulement ses « ex-camarades » ne le suivront pas, mais ils le pousseront vers la porte de sortie. En juillet 2011, à la création de Liberté et démocratie pour la République (Lider), il ne sera pas rejoint par un grand nombre de militants qui l’adulaient pourtant pour son franc-parler. Il perdra par la suite son siège de député de Koumassi, lors des législatives de 2011, sans que son nouveau parti, avec 18 candidats, ne soit capable d’en remporter un seul. « Découragement n’étant pas ivoirien», l’homme se dit prêt à laver l’affront lors des échéances de novembre prochain.
Oualkaltio OUATTARA