Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’on ne veut plus attendre. 2025, c’est dans quatre petites années et les militants estiment avoir assez duré dans l’opposition. Le retour aux affaires se prépare, avec ou sans Bédié.
Longtemps reportée, l’heure du débat sur l’après Bédié au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) semble inéluctable. Depuis le mois de septembre 2020, de plus en plus de voix dénonçaient « une gestion opaque » du Secrétaire exécutif Maurice Kacou Guikahué. Si ce dernier n’a pas obtenu le poste de Président du groupe parlementaire, il peut néanmoins se glorifier d’un poste de Vice-président au sein du Parlement.
Casser du Guikahué La « fronde » interne au PDCI réclame de plus en plus de visibilité et surtout un bilan de la désobéissance civile et des élections législatives. D’autant plus que, depuis la perte de pouvoir, en décembre 1999, le parti n’a pas encore gagné d’élections ni au niveau local, ni au niveau national. Afin d’apaiser le climat entre les différentes tendances, Henri Konan Bédié (87 ans) tente de reprendre les choses en main et a procédé à de nouvelles nominations, tout en prenant soin de réduire l’influence de Maurice Kacou Guikahué. « Le parti travaille dans le flou. L’on a peur de toucher les questions sensibles, surtout celle de la succession de Henri Konan Bédié. Pourtant, il nous faut un débat. 2025, c’est maintenant », explique un cadre du parti proche de Jean-Louis Billon. Si Bernard Ehouman et Valentin Kouassi sont la face visible de la fronde contre Maurice Kacou Guikahué, d’autres mains qui visent la candidature en 2025 ne sont pas à écarter, souffle un proche du Secrétaire exécutif. Mais, du côté de Guikahué, on assure n’avoir pas d’agenda caché. Par militants interposés, chaque camp accuse l’autre de chercher à ouvrir la page de la succession d’Henri Konan Bédié. Mais un autre cadre tente de relativiser les choses. « Il y a eu Laurent Dona Fologo, ensuite Alphonse Djédjé Mady et maintenant Maurice Kacou Guikahué. C’est dans l’ordre normal du dynamisme du parti et il est normal que des militants réclament sa tête afin d’opérer un changement. Mais il faudra attendre son bilan », explique Fernand Ngoran Koffi, cadre du PDCI. Entre la jeunesse qui pousse et l’ancienne garde qui résiste, le débat devrait s’imposer avant le futur congrès du PDCI, qui devra poser les jalons pour son candidat à la présidentielle de 2025.
Yvan AFDAL