La marche ou non vers le parti unifié RHDP ne se fera pas sans grincements de dents au PDCI. Tiraillé entre ses cadres, le plus âgé des partis politiques ivoiriens étale de plus en plus ses divergences sur la place publique.
Parrain de la journée d’hommage au Président Henri Konan Bédié, le 5 mai dernier, le ministre Siandou Fofana avait interpellé les organisateurs afin que ces derniers ajournent la cérémonie au profit du congrès du Rassemblement des républicains (RDR), son allié. Plusieurs cadres avaient abondé dans ce sens sans être suivis par le Secrétaire exécutif Maurice Kacou Guikahué. Résultats, certains se sont retrouvés au congrès du RDR quand d’autres ont choisi de pointer absents sur les deux lieux. Un duel à distance mal digéré par chaque camp.
Crise Ouverte depuis peu en interne, la crise qui mine le PDCI prend de plus en plus d’ampleur. Avec d’un côté ceux qui sont favorables au projet de création d’un parti unifié. Ce sont pour la plupart des cadres du parti membres du gouvernement, à la tête de certaines institutions et directions et certains élus. De l’autre, des cadres qui n’ont jamais été ou ne sont plus dans les bonnes grâces du pouvoir et qui rejettent systématiquement toute idée d’un parti unifié. Situation qui, selon certaines sources, place le Président Henri Konan Bédié (84 ans) dans une situation d’arbitre contesté. « Les différentes tendances se réclament de lui et assurent parler et poser des actes en son nom. Cela orchestre un véritable cafouillage », reconnait un élu PDCI. Selon lui, chaque camp joue plutôt sa carte et pose des actes afin qu’Henri Konan Bédié tranche le moment venu en sa faveur. Entre ces deux camps, une troisième voie se dessine, qui réclame de plus en plus de débats en interne, notamment sur la question du choix du candidat PDCI en 2020 et sur l’avenir du parti. « Nous ne pouvons plus nous contenter des annonces. Il faut un débat sérieux en interne pour vider tous ces dossiers. Le plus tôt possible, car 2020 avance à grands pas. Et c’est le débat le plus important », clame de son côté Bertin Kouadio Konan, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015. Jamais, en plus de 50 ans d’existence, le parti n’avait été autant secoué.
Ouakaltio OUATTARA