Pour son discours du 6 août, veille de la fête de l’indépendance, le Président de la République Alassane Ouattara est très attendu. Après la patate chaude que Laurent Gbagbo lui a balancé dans les mains, certains ivoiriens attendent un discours forts.
En août 2020, la tension est forte. Alassane Ouattara profite de son discours à la nation pour passer en revue ses réalisations, rappeler les défis qui attendent le pays et annoncer sa candidature. Ce jour-là, les cadres de son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et paix (RHDP) ont mobilisé des écrans géants dans leur différents QG. L’annonce de la candidature avait occasionné une liesse populaire dans les rues d’Abidjan. Un an après, le calme est revenu et la scène politique réclame toujours une réconciliation. La rencontre entre le Président de la République et son prédécesseur laisse planer une ossature de ce que sera le discours du vendredi 6 août.
Cas par cas au ministère de la justice, l’on passe aux peignes fins la liste des détenus liés aux différentes crises. Celles de 2010 et de 2020. Pour ce qui concerne 2010, en dehors d’une quinzaine de militaires et gendarmes condamnés pour des crimes de sang, la totalité des civils ont bénéficié d’une ordonnance de libération en août 2018. Des personnes dont l’interpellation est liée aux troubles politiques en 2018 et en 2020 n'ont pas encore été jugés. « Pour bénéficier d’une grâce présidentielle, il faut avoir été jugé. Ce dont ce n’est pas encore le cas ne peuvent en bénéficier » prévient un cadre du ministère la justice. » Selon ce dernier les cas seront ainsi étudier différemment. Si Laurent Gbagbo lui-même à levé un coin de voile sur ses échanges avec le Président de la République, tout en indiquant n’avoir pas obtenu de réponse claire du chef de l´État, il laisse peser une sorte de pression sur ce dernier. Mais Alassane Ouattara reste également sous la pression des victimes. Va-t-il libérer les personnes condamnées pour crimes de sang ? S’interroge Issiaka Diaby, porte parole des victimes. Ce dernier dénonce ailleurs le fait les arrangements politiques se fassent au détriment des victimes et de leurs parents. Mais de sources proches du parquet, la quintessence du discours sera certes la réconciliation mais en dehors d´une grâce pour les prisonniers de droits commun comme cela est le cas chaque année. Le cas des personnalités politiques détenues, devra être mis sur la table ultérieurement.
Ange Stéphanie DJANGONE
JDF TV
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