L’idylle entre Henri Konan Bédié et Guillaume Soro semble avoir pris un sérieux coup depuis le rapprochement entre Bédié et Gbagbo et surtout les avancées notables de l’accord entre EDS et le PDCI.
Le dialogue entre Guillaume Soro et Henri Konan Bédié a pris un sérieux coup. Si les deux hommes n’ont pas coupé les liens et se parlent de temps à autre, la fréquence de leurs échanges a quelque peu diminué. Après avoir plaidé sans succès pour une rencontre entre Guillaume Soro et Laurent Gbagbo, et face au refus de l’ex Président de sceller une alliance dans laquelle Guillaume Soro devait être, Henri Konan Bédié a dû faire un choix. Les derniers développements de l’actualité entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, après l’appel à leurs militants à travailler d’un commun accord, ont fini par convaincre Guillaume Soro qu’il ne serait pas un acteur de premier plan. Chose qu’il n’avait pas prévue.
Guillaume Soro n’avait pas prévu de passer un an à Paris, loin de la Côte d’Ivoire. Mais entre son retour manqué, l’arrestation de ses proches, son procès, suivi d’une condamnation à vingt ans de prison, il est obligé de changer son fusil d’épaule. L’alliance avec Bédié n’ayant pas prospéré comme il le souhaitait, plusieurs sources autour de lui confient qu’il aurait tenté à plusieurs reprises de réchauffer les liens avec lui, sans succès. « Les deux convoitent la présidence en 2020 mais chacun a faire croire à l’autre qu’il n’était pas intéressé. Du moins dans l’immédiat pour Guillaume Soro et avec la volonté de passer la main pour Bédié. Nous avons avancé dans une sorte de duperie », confie l’un des proches de Guillaume Soro. Le mercredi 17 juin, le Président de la République, selon des sources proches du palais, a accordé une audience d’une trentaine de minutes à Sindou Méité. Loin des caméras. Mais, selon une source proche de Guillaume Soro, ce dernier serait venu livrer un message de « son patron » au Président de la République. Si, pour certains partisans de Guillaume Soro, l’heure n’est pas à la reprise du dialogue avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), d’autres militent en douceur pour un dialogue entre plusieurs cadres des deux camps, afin d’aplanir les divergences. Recoller les morceaux ne s’annonce pas pour autant facile et le PDCI, qui garde la distance avec Guillaume Soro, pourrait réchauffer leurs liens à tout moment.
Yvann Afdal