Les choses semblaient bien se dérouler depuis la première, puis la seconde, rencontre entre Pascal Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo. Mais la sortie de Maitre Habiba Touré du 17 février, niant le fait que « Laurent Gbagbo ait mandaté Affi auprès des autorités ivoiriennes », est une douche froide pour le camp Affi, qui a reçu une balle en plein visage. « Certains n’ont pas intérêt à ce que les choses partent dans le bon sens. La division entre les militants du FPI est une aubaine pour d’autres. Mais le processus de la réconciliation interne est irréversible », explique un proche de Jean Bonin, acquis à Affi N’Guessan. Cette sortie crée un véritable malaise pour Affi N’Guessan et démontre que tout n’est pas « clean » entre lui et Laurent Gbagbo. « Me Habiba donne son avis et ne parle pas au nom de Gbagbo », tente-t-on d’argumenter. Mais Affi, qui dit n’avoir pas encore obtenu d’accord avec Laurent Gbagbo sur plusieurs points, dont la présidence du FPI et la candidature à l’élection prochaine, ne compte pas baisser les bras et a proposé des conditions plutôt contraignantes à Laurent Gbagbo. Il s’agit notamment d’un poste de premier Vice-président par intérim entériné par un congrès extraordinaire et de celui de colistier au cas où Laurent Gbagbo se présentait, si son agenda judiciaire le lui permet. Dans le cas contraire, Affi compte bien porter la candidature du FPI avec un autre cadre, désigné par Laurent Gbagbo.
Yvann AFDAL