Après avoir enregistré 44 dépôts de candidature, la Commission électorale indépendante (CEI) a refilé la patate chaude au Conseil constitutionnel (CC). De sources proches de l’organe électoral, au moins 35 dossiers incomplets ont été réceptionnés par leurs services, dont ceux de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro. Selon le Président de la CEI, si plusieurs prétendants ont déposé des chèques qui sont revenus impayés, d’autres n’ont déposé que deux ou trois des pièces demandées sur treize. Le CC, qui épluche depuis le 1er septembre les différents dossiers, a enregistré le 7 septembre deux lettres des partis de l’opposition (une du FPI et une autre signée du PDCI et de GPS) lui demandant d’invalider la candidature d’Alassane Ouattara. Le CC se prononcera mi-septembre à la fois sur le fond et la forme de tous les dossiers reçus et statuera également sur les différentes saisines. Une décision fortement attendue par les différents acteurs politiques. L’opposition, quant à elle, souhaite maintenir ses partisans mobilisés afin de les appeler à nouveau dans les rues pour des manifestations qui pourraient à nouveau déboucher sur des violences. Toutefois, le Président de la République Alassane Ouattara insiste pour pacifier le climat électoral et faire en sorte que les élections se déroulent dans de bonnes conditions. Pour rappel, en 2010, la crise postélectorale avait fait officiellement un peu plus de 3 000 morts et les différents procès qui s’en sont suivis n’ont toujours pas permis de situer toutes les responsabilités.
Yvann AFDAL