Il n’y a plus de doute sur le départ de Guillaume Soro de la tête du Parlement ivoirien. Après sept ans au perchoir de l’Assemblée nationale, sauf changement il devrait, selon le Président de la République, rendre sa démission et mettre son siège en jeu.
Mi-février, à en croire le Président de la République Alassane Ouattara, le Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro devrait poser sa démission auprès de ses pairs. S’ensuivra donc une élection pour désigner son successeur. Avec un groupe parlementaire de 164 députés sur 255, l’on peut dire de façon arithmétique que ce sera une formalité pour le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais avec une élection à bulletins secrets, une surprise n’est pas à écarter. D’autant que rien n’empêche une candidature de Guillaume Soro ou des défections au sein du groupe parlementaire RHDP.
Qui pour la relève ? La prochaine session ordinaire est prévue pour le 1er avril, mais les députés devraient être convoqués entre mi-février et mi-mars en session extraordinaire pour élire leur nouveau président. Amadou Soumahoro, qui lorgne le fauteuil depuis belle lurette, part favori. « Il a été président du groupe parlementaire du Rassemblement des républicains (RDR) entre 2011 et 2016, il est l’intermédiaire entre les députés et le Président de la République et il est contact permanent avec les élus », confie un parlementaire. Mais il pourrait se faire raser au poteau, car certains députés ne gardent pas un bon souvenir de leurs relations durant son quinquennat à la tête du groupe parlementaire RDR. En embuscade, Gilbert Kafana Koné ne refuserait pas l’offre. « Il est plus conciliant, il connait le parti et a de très bonnes relations avec l’ensemble des élus. Il me parait le choix le plus judicieux », confie un autre député, ajoutant que, pour l’instant, « le débat n’est pas encore ouvert ». Le bureau du Parlement devrait également connaitre un bouleversement, notamment au niveau des 11 Vice-présidents. Même si leur liste est proposée par les groupes parlementaires, le président a la possibilité de refuser certains noms ou d’en choisir d’autres. En attendant ce remue-ménage, Ephrem Privat Oula Guéladé assure l’intérim de la présidence, et ce jusqu’au 16 février, conformément au mandat que lui a cédé Guillaume Soro.
Ouakaltio OUATTARA