Nexerant pas le pouvoir de manire dmocratique, les dictateurs ne le quittent presque jamais par la voie des urnes. Sils ne meurent pas dans leur fauteuil, ils sortent par la petite porte la faveur dun coup dtat, sils ne sont pas chasss par des populations excdes par leurs pratiques aussi fantasques que violentes. Cest le sort que lon prdisait Yaya Jammeh qui a dirig par le fer et le feu, pendant prs dun quart de sicle, ce minuscule territoire dans le ventre du Sngal.
Le monde ébaubi, a vu un dictateur battu accepter sa défaite sans coup férir malgré ses proclamations de campagne quant à sa supériorité sur tous ses compatriotes. Il subit une leçon de vie politique et de vie tout court que sa cécité intellectuelle l’empêchait d’apprendre.
Une autre leçon de Banjul, c’est la capacité d’un peuple debout à vaincre l’impossible et à prouver que la résignation apparente est un piège pour les autocrates qui misent sur l’autisme et le silence des populations alors qu’elles guettent le moment propice pour exprimer leur ras le bol par des manifestations, des émeutes ou le vote.
La troisième leçon, qui est une singularité gambienne, c’est l’efficacité de l’expression populaire par des billes. Tout le monde s’est gaussé de l’introduction de ce système inédit et presque puéril pour départager des concurrents. On y voyait une autre lubie d’un président connu pour son caractère burlesque et ses palinodies. Que nenni, l’outil a pu renverser démocratiquement un dictateur et est devenu un moyen à méditer sinon à imiter pour les pays qui veulent faire des économies sur les bulletins de vote. Il leur faudrait aller apprendre la leçon à Banjul.
La dernière leçon est celle enseignée par le président élu Adama Barrow. Néophyte dans le milieu qui va l’accueillir dans deux mois, Il a prouvé qu’être homme politique n’était ni une sinécure ni une fonction à vie. Il a promis de diriger une transition de trois ans et de passer la main après avoir nettoyé la constitution gambienne de toutes ses scories. Il veut rendre la Gambie aux Gambiens et on le jugera au pied du mur.
KOHDO