Debout dans la salle de conférence de son cabinet à Abidjan, c’est avec fougue et détermination qu’Euphrasie Yao Kouassi, la ministre de la promotion de la femme invite ses paires venues nombreuses l’écouter à œuvrer pour améliorer leur représentativité aux postes de décisions à l’issue des prochaines élections législatives et municipales.
En Côte d’Ivoire, le taux de représentativité des femmes aux postes de décisions est de 9,2% au parlement 11,33% dans les conseils municipaux et 14,97% aux régionaux. Des statistiques qui positionnent le pays au rang de 121e sur 190 mondial et 43e sur 54 africains.
Ces chiffres, Mme Euphrasie Yao les trouve « faibles ». C’est pour quoi elle a exhorté ses consœurs à « mettre tout en œuvre pour améliorer la représentativité des femmes aux postes de décisions et atteindre au moins 30% à l’issue des élections législatives et municipales à venir ».
Consciente du fait que « le combat mené est celui de l’amélioration de la visibilité des femmes dans les instances de décisions et non celui d’un parti politique », comme le soutient Christine Konan, présidente des femmes du FPI, Mme la ministre s’est faite entourer pour la circonstance de près de 200 femmes issues de tous bords.
« Les femmes ivoiriennes ont leur place dans le processus. Il suffit qu’elles assument ce qu’elles font. Et c’est déjà un grand pas de nous voir unies, tous bords confondus, car, c’est ensemble que nous y arriverons », fait savoir Chantal Fanny, maire de Kaniasso.
En attendant l’adoption en Conseil des ministres le 31 mai et le 10 juin à l’Assemblée nationale de la loi sur la parité du genre, « les femmes ont convenu d’harmoniser [leurs] actions, travailler en synergie, éviter les actions individuelles » et investir le terrain à l’occasion des différents scrutins à venir.
Encore plus pressée de voir se concrétiser le projet de la parité du genre, Mme Ahui Rokia, secrétaire générale de l’Association des femmes économiques et financiers de Côte d’Ivoire estime que « pendant longtemps, [les femmes] ont vu les hommes à l’œuvre dans la gestion du pays. Il serait intéressant de laisser les femmes s’exprimer».
En mars, l’Etat de Côte d’Ivoire a adopté le programme du compendium des compétences féminines visant à renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques et privées. Un cadre qui offre une bonne marge de manœuvre aux objectifs que se sont fixées les femmes de Côte d’Ivoire.
Ange Tiémoko