Âge du président : tous dans la course

une gérontocratie qui risque d’éteindre la jeunesse.

Opposant, Alassane Ouattara avait indiqué sa préférence pour un régime parlementaire. Mais les réalités de la gouvernance semblent avoir changé cette vision des choses.

Après le comité des experts, l’avant-projet du texte de la nou- velle constitution est sur la table des députés. Avant même qu’il ne soit épluché par les parlementaires, il est déjà connu du public. Dans ses grandes lignes, ce texte renforce le pouvoir de l’exécutif et fait sauter la limite d’âge, laissant la voie à tous les potentiels candidats au poste de président de la République. L’article 55 du chapitre 2 le dit clairement: « Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. Il choisit un vice-Président de la République, qui est élu en même temps que lui. Le candidat à l’élection présidentielle doit jouir de ses droits civiques et politiques et doit être âgé de trentecinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine».

Plus de retraite politique

Une disposition bien particulière qui remet en selle tous les protagonistes de la crise ivoirienne. Alors que les plus de 75 ans songeaient à leur retraite, ils peuvent remettre leur costume d’homme politique. Henri Konan Bédié, Charles Konan Banny, Amara Essy, Francis Wodié et même Laurent Gbagbo (en cas de libération) doivent être bien heureux de cette disposition constitutionnelle inspirée par le Président Alassane Ouattara. Une façon de dire aux jeunes héritiers, qui déjà se battaient pour s’imposer, qu’ils doivent prendre leur mal en patience. Vont-ils se laisser faire ou se contenter ’ ’ d’accompagner ces derniers dans la gestion du pouvoir ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question. Cela donne, en partie, raison à l’opposition qui soupçonnait le Président Alassane Ouattara de vouloir appliquer la formule « Poutine » en ramenant Henri Konan Bédié dans le jeu démocratique. Un jeu de passe-passe entre les deux est désormais possible. Pour le député Mamadou Deli, Secretaire général adjoint de l’UDPCI, membre du RHDP, cela ne pose pas de problème tant que la démocratie se porte bien. « Si quelqu’un veut être candidat à 35 ans ou à plus de 100 ans et que le peuple veut de lui, il sera élu» tranche-t-il. Sévérin Doué, enseignant, n’est pas de cet avis. « Cette disposition risque de créer encore plus de problèmes de succession» pense-t-il. Il ajoute par ailleurs qu’avec l’avènement de plusieurs leaders sur la scène politique, l’on va droit vers un bras de fer entre les générations.

Ouakaltio OUATTARA

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