Face aux députés et sénateurs ce jeudi 5 mars, le Président de la République Alassane Ouattara livrera les grands points de la modification de la constitution. Une autre page nouvelle de l’histoire de la Côte d’Ivoire poste crise.
Conformément à l’article 114 de la TroisièmeRépublique, « Chaque année, le Président de la République adresse un message sur l’état de la nation au parlement, réunien congrès (…) ce message ne donne lieu à aucun débat. » Si plusieurs sujets concernant la nation devraient être abordés, l’on devine aisément que le principal point sera une proposition d’amendement de la constitution.
Spéculations Les hypothèses vont bon train et le secret est soigneusement gardé au niveau du sommet de l’État. Mais l’on retient essentiellement que la modification portera sur les conditions de candidatures. Simplifiées dans la Constitution en vigueur, celles-ci devraient être renforcées sur plusieurs points. Notamment le relèvement de la caution, le parrainage des candidatures par des élus et probablement la question de l’âge des candidats. Autres points à spéculations, la suppression du second tour ou encore la suppression du poste de vice-Président. À huit mois des élections, Alassane Ouattara joue gros et abat des cartes précieuses. Des modifications qui s’en surprise devraient passer haut les mains, le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) bénéficiant d’une majorité absolue dans les deux chambres. Les présidents des deux chambres Amadou Soumahoro et Jeannot Ahoussou Kouadio, devront peser de tous leurs poids. Même s’ils ont la majorité, ces derniers devront convaincre tous les députés et sénateurs RHDP à faire bloc autour du projet.
Boycott ? Mais cette révision de la constitution pourrait être entachée par l’abstention ou le boycott des députés de l’opposition. S’ils sont conscients de l’infériorité de leur nombre, ces derniers envisagent une autre option. Celle, selon certaines sources, de perturber les travaux de la session ou encore de briller par leur absence le jour du vote du nouveau texte. « Il n’est pas normal que le projet de loi ne soit connu de personne jusqu’à ce stade. Cela démontre un manque de transparence dans la gestion et un manque de considération pour les députés et pour le peuple dans son ensemble » explique un député de l’opposition. Mais selon ce dernier, peu importe les nouvelles dispositions, l’opposition est décidée à aller à l’élection de 2020 et ne pratiquera pas la politique de la chaise vide.
Yvan Afdal