Le compteur continue de tourner et la date de l’élection présidentielle avance à grand pas. Même si la crise sanitaire a mis en berne les activités politiques, le calendrier électoral pourrait être maintenu, après quelques tergiversations.
Plus que six mois pour le grand rendez-vous tant attendu par les Ivoiriens. Entre une opposition qui se prépare à un report, appelant à une transition, et un gouvernement qui veut maintenir le calendrier électoral, la Commission électorale indépendante (CEI) huile sa machine pour être prête à toute éventualité. Déploiement, formation et équipement des commissions locales, tout est prêt ou presque prêt.
Respect du calendrier Au sein de la Commission électorale, le report n’est pas à l’ordre du jour, selon une source interne. « Tout est mis en œuvre pour le respect du calendrier. La révision de la liste électorale peut se faire à temps, puisqu’il s’agit, selon nos prévisions, de moins d’un million de personnes concernées par l’opération. Il s’agit des nouveaux électeurs et de ceux qui voudraient changer de bureau de vote », explique notre interlocuteur. Pour rappel, depuis 2015, la révision de la liste électorale s’est faite chaque année. Une base de données qui rassure les tenants actuels de la CEI. Dans les bureaux de Ibrahim Kuibiert-Coulibaly, l’on évoque presque plus l’attente de la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). À moins de six mois désormais de l’élection présidentielle, peu importe la décision, il ne sera pas possible de réformer la Commission électorale. « C’est pour cela justement que l’opposition réclame une transition. Elle souhaite que les élections ne se tiennent pas avec la CEI actuelle et attend encore la décision de la CADHP », explique le politologue Firmin Konan. Tout en s’accrochant à la décision de la Cour, l’opposition espère obtenir un report de la date des élections. Si le mécanisme de report est prévu par la Constitution, afin qu’il n’y ait pas de vide juridique, l’opposition estime quant à elle que le gouvernement devra ouvrir à nouveau le dialogue avec toutes les parties, afin qu’un consensus soit dégagé autour de la composition de la CEI. Mais, pour le gouvernement, notamment pour le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, il n’y aura pas de transition et tout sera mis en œuvre pour le calendrier électoral soit respecté. Mécontent de la CEI, le PDCI n’a toujours pas daigné occuper le fauteuil qui lui a été réservé.
Yvann AFDAL