Elle ne souhaite pas prendre sa retraite. Simone Ehivet Gbagbo, ex Première Dame de Côte d’Ivoire, pousse ses pions et tâte le terrain pour une candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Absente du terrain politique depuis un peu plus d’un mois, pour cause de Covid-19, Simone Ehivet Gbagbo est désormais prête à reprendre sa place dans le débat politique. Après avoir confié à plusieurs de ses proches qu’en cas de non candidature de Laurent Gbagbo elle se présenterait, elle aurait engagé certains à récolter discrètement des parrainages pour sa candidature. Mais elle garde un œil attentif sur l’agenda de son mari qui, en Belgique, est en attente d’un passeport ivoirien pour pouvoir se déplacer.
Un pas décisif Si dans son entourage immédiat elle a du soutien, ce n’est pas le cas à la direction du Front populaire ivoirien (FPI). De fortes têtes comme Assoa Adou, Secrétaire général, Hubert Oulaye, Laurent Akoun, Boubacar Koné, défendent mordicus la candidature de Laurent Gbagbo. « Si Gbagbo n’est pas candidat, rien n’aura changé dans notre situation depuis 2011 et le boycott pourrait être une arme, comme dans le passé », confie un cadre de cette tendance sous cape. Une position que ne partage pas Assoa Adou, pour lequel le FPI « devrait soutenir le candidat Henri Konan Bédié en cas de non candidature de Laurent Gbagbo ». Des arguments qui ne passent pas auprès de Simone Gbagbo, qui se positionne comme la numéro 2 du parti et entend « désormais jouer pleinement ce rôle ». Si elle refuse d’attaquer de façon frontale ses détracteurs, elle tente d’en convaincre quelques-uns du bien-fondé de sa candidature, pour « permettre au FPI de revenir au pouvoir ». Fragilisé, le FPI est toujours profondément divisé par l’attitude à tenir à la veille de cette élection. Mais, pour Simone, pas question d’être absente en octobre prochain. « Le RHDP a explosé, les militants se remobilisent et le parti doit jouer une carte majeure en revenant dans le jeu politique », plaide l’un de ses proches. Affaiblie par les querelles internes, Simone Gbagbo ne participe plus depuis plus d’un an aux réunions convoquées par le Secrétaire général Assoa Adou, auquel Laurent Gbagbo a confié la gestion quotidienne du parti. Elle compte néanmoins multiplier ses sorties dans les jours à venir afin de tester sa capacité à mobiliser et mieux connaitre ses soutiens en dehors de son pré-carré.
Yvann AFDAL