Dans un pays qui sort d’une longue période de crise, comme la Côte d’Ivoire, la gestion des cas sociaux se pose toujours avec acuité. La ministre Mariétou Koné est à l’avant-garde du combat pour la restauration de la dignité des personnes en difficulté.
La libération des détenus de la crise postélectorale annoncée par le Président de la République Alassane Ouattara le 6 août dernier vient de rajouter du pain sur la planche de la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, qui, depuis 2015, est au cœur des programmes de réhabilitation et de réinsertion des victimes de guerre.
Docteur en anthropologie de l’École des hautes études des sciences sociales (EHESS, France) et enseignante - chercheuse à l’Institut d’Ethnosociologie (IES) de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody depuis 1995, Mariétou Koné a un CV aussi long qu’éloquent. Première femme ivoirienne élue à la direction de l’IES, elle est également Secrétaire générale adjointe du Groupement interdisciplinaire des Sciences Sociales de Côte d’Ivoire (GIDIS - CI) depuis 1995. La lutte pour l’amélioration des conditions sociales de ses concitoyens est un sacerdoce pour Mariétou. C’est à juste titre qu’elle est nommée en 2015 au poste de Directrice générale du Programme national de cohésion sociale (PNCS) et Secrétaire exécutive de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV). Des casquettes qui lui permettront de mener de nombreuses missions à l’extérieur du pays (Ghana, Libéria, France), sur les traces des exilés ivoiriens. Des missions qui se sont soldées par le retour au pays de milliers de personnes vivants dans des camps de réfugiés à l’extérieur. « La ministre de la Solidarité est une oreille attentive qui a su avec ses mots convaincre de nombreux Ivoiriens de regagner leur pays », reconnait un ancien exilé.
En interne également, les victimes de la crise ne tarissent pas d’éloges pour l’ancienne présidente du Rotary Club d’Abidjan Bietry et le coup d’accélérateur qu’elle a apporté au processus d’indemnisation des personnes rendues vulnérables du fait de la guerre.
Depuis le 6 aout dernier, les dossiers ne cessent de s’empiler sur son bureau. Entre les parents de victimes de la crise, qui font le pied de grue devant son domicile pour protester contre la mesure d’amnistie prise par le Président de la République, et les derniers exilés politiques, qui la consultent au quotidien pour discuter des conditions de leur retour en Côte d’Ivoire, la ministre de la Solidarité a fort à faire. Elle qui planche certainement déjà sur un plan de réinsertion pour les ex détenus et exilés, surtout anonymes, qui attendent beaucoup de l’État ivoirien après toutes ces années passées loin de leur pays ou en détention.